Login

Saisonniers : un procès pour traite d’êtres humains en Champagne

Le jugement aura lieu en mars 2025, selon la procureure de Chalons-en-Champagne.

Après la découverte de « conditions indignes » de logement pour une cinquantaine de vendangeurs, ainsi que de « travail dissimulé », une société de services de recrutement et une société viticole seront jugées pour traite d’êtres humains.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Ils sont soupçonnés d’avoir logé des vendangeurs dans des conditions indignes. Une société de prestation de services, sa gérante et deux hommes ayant participé au recrutement seront jugés à Châlons-en-Champagne en 2025 pour traite d’êtres humains, a annoncé vendredi 28 juin 2024 le parquet.

« Conditions indignes » sur le site d’hébergement

Le 15 septembre 2023, en marge des vendanges en Champagne, l’inspection du travail avait contrôlé un site d’hébergement de vendangeurs utilisé par une société de prestation viticole à Nesle-le-Repons (Marne) et y avait découvert des « conditions indignes (matelas au sol, douches de fortune avec très peu d’eau chaude, installation électrique défectueuse) », rappelle la procureure de Châlons-en-Champagne, Annick Browne, dans un communiqué.

Une « cinquantaine de travailleurs étrangers, la plupart en situation irrégulière » étaient hébergés sur place. Le préfet de la Marne avait pris un arrêté d’insalubrité.

Deux sociétés appelées au tribunal

Le 26 mars 2025, la société de prestation de services et sa gérante devront répondre devant le tribunal de « traite des êtres humains, conditions d’hébergement indignes, travail dissimulé, emploi de salariés sans titre de travail et rétribution inexistante ou insuffisante », liste Annick Browne.

Deux hommes mis en cause pour avoir participé au recrutement des vendangeurs seront jugés pour traite des êtres humains.

Une société viticole sera également traduite devant le tribunal correctionnel pour « recours par personne morale aux services d’une personne exerçant un travail dissimulé à l’égard de plusieurs personnes », complète la procureure.

Entre 100 000 et 120 000 personnes s’installent chaque année pour une dizaine de jours sur les 34 300 hectares du vignoble champenois pour cueillir le raisin à la main. Selon le Comité Champagne, qui représente 16 200 vignerons, 130 coopératives et 370 maisons de champagne, un millier d’entreprises de prestation recrutent désormais la moitié des vendangeurs.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement